Sport et grossesse : est-ce possible ?

Dans la vie d’une femme, la grossesse est une étape cruciale : se (re)découvrir, s’approprier un nouveau corps, être en devenir, tout en continuant à poursuivre ses activités. 

J’ai envie de vous partager ici mon expérience de maman, de sportive et de la façon dont j’ai essayé de concilier aux mieux mes différentes pratiques.

Mes grossesses

J’ai eu la chance d’avoir deux enfants. Lorsque j’étais enceinte de mon fils ainé, je ne pratiquais pas de sport. Pour autant, je suis restée très active : une vie à 100% ! La question de la pratique sportive pendant ma première grossesse ne s’est donc pas posée ! Le sport est apparu dans ma vie par la suite, sur le tard ! Et lorsque je suis tombée enceinte de mon deuxième enfant, je venais de courir un marathon, de finaliser une formation en coaching sportif. Le sport était devenu bien plus qu’une pratique, c’était devenu mon quotidien.

Les bonnes questions ?

Souvent je reçois des messages sur instagram (@suzzyone) de futures mamans qui m’interrogent sur ce qu’elles peuvent pratiquer. Cette question est totalement légitime, parce qu’on est inquiète de mal faire. Aussi, on s’interroge tout de suite sur les possibilités de pratique sportive. Pour autant, je pense que la première question fondamentale à se poser est la suivante : quelles sont mes envies ? On a le droit d’avoir envie de pratiquer du sport pendant sa grossesse. Tout autant que l’on peut aussi ne pas en avoir envie ! Lorsque nous sommes habitués à un rythme dense, à des prépa régulières à chaque saison, la grossesse peut aussi être considérée comme une parenthèse.

La pratique sportive pendant la grossesse : une autre approche

La question de la pratique sportive doit être abordée autrement. Pour les personnes habituées à pratiquer une activité en compétition avant la grossesse, peuvent tout à fait continuer une activité sportive, dès lors qu’elles adaptent la pratique à l’état de grossesse (et au mois de grossesse). La pratique doit tout d’abord évoluer en fonction de l’état de grossesse. En effet, certains usages peuvent être réalisés plus facilement au premier qu’au dernier trimestre. C’est pourquoi il est primordial d’être à son écoute, et de savoir entendre les signes de son corps : état de fatigue, envie…

Il est important de mesurer que l’activité sportive pendant la grossesse ne doit pas viser une perte de poids ou bien une amélioration des capacités physiques. Mais tout simplement le moyen de maintenir une activité physique et de limiter la prise de poids. Car même si la prise de poids est souvent mal appréhendée, elle est nécessaire et obligatoire pour accompagner l’évolution du fœtus et du corps durant la grossesse.

Quels sports pratiquer pendant la grossesse ?

Le ministère des Sports a publié en 2010 un rapport dans lequel un ensemble de médecins ont rédigé des préconisations et des conseils concernant l’activité sportive pendant la grossesse. Le docteur Carole Maître, département médical de l’INSEP (Institut National du Sport, de l’Expertise et de la Performance) définit un certain nombre d’éléments permettant à la future mère de pouvoir situer sa pratique sportive durant sa grossesse :

  • La fréquence cardiaque ne doit pas être élevée pendant l’activité : 60-70% de la FC max,
  • Être en capacité de mener une conversation durant l’effort,
  • La durée des exercices ne doit pas, d’après le médecin gynécologue de l’INSEP, dépasser 40 minutes pour les sportives habituées, et ce 2 à 3 fois par semaine.

A chaque grossesse, son expérience !

Lorsque j’étais enceinte de mon deuxième garçon, j’ai fait évoluer ma pratique en trois étapes : trimestre 1, trimestre 2 et trimestre 3. Ma pratique était adaptée à mon état de grossesse : 

Trimestre 1

J’ai continué à courir et à m’entrainer, sans séance de fractionné. Selon moi, la séance de fractionné a pour objectif de faire évoluer un niveau, de viser la performance et de progresser. Or, enceinte, ce n’était pas du tout mon objectif. Je voulais simplement prendre plaisir. 

Trimestre 2

Ma sage femme m’avait dit : « si vous êtes essoufflée, le bébé le sera aussi ! ». Aussi, à compter du 6ème mois de grossesse, j’ai commencé à alterner marche et course. Dès que je commençais à être essoufflée, je marchais activement. Dès que j’avais repris mon souffle, je reprenais la course. En parallèle, j’ai continué : le renforcement musculaire et j’ai introduit la natation. 

Trimestre 3

J’ai continué jusqu’à 8 mois de grossesse à courir. J’ai augmenté les séances de natation. Je réalisais des séances actives avec pull buoy, planche et palmes pour continuer à solliciter le bas de mon corps. L’objectif : préparer l’accouchement ! 

 

Et puis, un jour baby a décidé de pointer le bout de son nez ! Et j’ai mesuré à quel point toutes mes activités sportives m’ont aidé à maintenir un état de forme pour être prête le jour de l’accouchement. Bien au-delà des bienfaits pendant la grossesse, j’ai surtout bien récupéré après mon accouchement. Etait ce lié ? Je ne sais pas. Mais je suis convaincue qu’une maman heureuse porte un bébé heureux. Aussi, faites-vous confiance ! Suivez les conseils des médecins, et suivez vos envies. C’est une période unique qui vous attend ! La reprise de la course à pied vous attendra à un moment donné.

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